Rêver des Mille et Une Nuits et partir sur les traces de Sinbad le marin, arpenter le désert mythique du Rub al’Khali et se perdre dans les hautes dunes orangées, découvrir la culture millénaire de l’encens, flâner entre des parterres de roses, de grenadiers et de palmier-dattiers, respirer les fragrances enivrantes des souks de Mascate ou de Salalah, grimper sur des forts et les vestiges d’une civilisation ancestrale, lézarder sur des plages immenses et désertes… A l’extrême sud de la péninsule arabique, Oman étourdira plus d’un voyageur.
Oubliez les exubérances de Dubaï ou du Qatar, les buildings gigantesques, les hôtels exorbitants, les îles artificielles insensées ou les pistes de ski dans le désert… Oman est à mille lieues de cette folie moderniste. Le parti pris de ce petit sultanat est à l’inverse. Ici, tourisme rime avec traditions, nature et préservation. Raison de plus pour explorer ce petit bout “d’Arabie heureuse”.
Terre d’étonnements
Sur la liste des étonnements qui attendent le visiteur arrivant à Oman, difficile de décider lequel sera le plus fort :
Est-ce celui de visiter le 4ème pays le plus sûr au monde, pourtant situé dans une région sous haute tension (entre Arabie Saoudite, Yémen et Iran) ?
Celui de découvrir un Islam singulièrement tolérant, régit par la branche modérée de l’ibadisme et où la loi, basée sur le Coran, offre une véritable liberté de mœurs et de culte ? Où les femmes ont le droit de vote, peuvent être ministres, où les filles affichent de meilleurs résultats que les garçons dans les écoles – où le taux de scolarisation atteint les 85% ?
Celui d’un pays dont l’énorme richesse pétrolière permet de financer un “État providence” extrêmement généreux, avec, pour tous, un accès à la santé, à l’éducation et au logement (un logement social est fourni aux familles les plus modestes et un arpent de terre est même “donné” à chaque citoyen selon certaines conditions !) ?
Celui de réaliser que l’état actuel du pays est particulièrement récent, puisqu’il a été entièrement façonné ces 50 dernières années, depuis l’accession au pouvoir, en 1970, du sultan Qabus ibn Saïd, sorte de “despote éclairé” régnant en maître sur le pays ? Villes nouvelles, infrastructure, hôpitaux… Tout était à faire et tout a été fait : de 3 écoles, par exemple, en 1970, on est passé à plus de 1000 aujourd’hui.
Une opulence tranquille
La liste pourrait continuer ainsi, longuement, à mesure que l’on déambule dans les espaces publics d’une éclatante propreté. Dans cette opulence tranquille, où les rapports sociaux sont marqués d’une grande courtoisie, on croise des hommes d’une rare élégance. La plupart sont vêtus du costume traditionnel, la didasha – une longue tunique au col rond -, agrémenté soit, pour les grandes occasions, d’un turban, le massar, ou, plus communément, d’un petit chapeau rond, la kuma, dont les couleurs et les harmonies sont à faire pâlir les créateurs parisiens.
Pas d’agglomérations gigantesques, mais des villes à taille humaine. Pas de building ni de tour, mais des édifices anciens ou des bâtiments contemporains inspirés de l’architecture traditionnelle. Et autour, partout, le désert. Sous un soleil de plomb, les villes, enserrées de terres arides, apparaissent comme des havres de civilisations au cœur d’une nature inhospitalière. Petit à petit, des quartiers entiers gagnent sur ces étendues désertiques. Chaque arpent, durement conquis, est parfaitement quadrillé dans un plan géométrique : des tracés de routes, des villas immenses, des chantiers s’étalent à perte de vue. Comme une entreprise hors norme combattant contre le désert.
La liste des étonnements est encore loin d’être finie…
En moins de 50 ans, le Sultanat d’Oman a opéré une métamorphose profonde de sa société et de son développement, en suivant un équilibre ténu entre tradition et modernité. Aujourd’hui, il donne à voir le fruit de ce cheminement singulier dont l’un des aspects essentiels est celui du développement durable.
Terre durable
La politique du pays en matière de protection de l’environnement a reçu une reconnaissance internationale, à commencer par l’ONU. Les premières mesures ont été prises dans les années 1970 et, dès 1984, le sultan établissait un ministère dédié à l’environnement. Dès le début de la vaste modernisation du pays, le paramètre environnemental a été pensé, étudié et pris en compte dans les projets (pharamineux !) de développement : dans l’urbanisme à échelle humaine ; dans l’aménagement de la zone côtière ; dans l’approbation de chacun des nouveaux projets hôteliers.
En parallèle, le passé a été respecté : un vaste programme de restauration des vieux villages a été lancé et, sur les 500 forts et châteaux que compte le pays, 400 ont été restaurés. De même, l’artisanat et les savoir-faire ancestraux ont été valorisés socialement.
Bien entendu, dans ce contexte, la protection des zones naturelles et la préservation de la faune et de la flore va de pair. Dès 1997 est lancé un plan d’action pour la gestion des récifs coralliens et, aujourd’hui, le pays compte 14 zones protégées : sanctuaires, réserves et parcs naturels représentent environ 1/10ème du territoire. Sur presque 30 000 km2, elles incluent les plages de nidification de sept espèces de tortues marines. Une réserve spéciale a été créée pour l’oryx blanc d’Arabie, fameuse antilope du désert aux cornes élégantes : d’une centaine il y a 20 ans, la population est aujourd’hui de 750. Léopards, hyènes, gazelles, bouquetins, renards du désert, antilopes ou chats sauvages : toutes les espèces sauvages sont protégées par un décret royal.
Une exception ?
“Un pays arabe pacifique, dépassionné, sûr, tolérant, respectueux des minorités ethniques et religieuses, attaché à l’environnement et à la biodiversité au point d’interdire la chasse, protecteur de son patrimoine architectural, créateur de villes nouvelles sans gratte-ciels, cela existe et cela s’appelle Oman”, écrivait Pierre-Yves Cossé (ancien Commissaire générale au Plan) dans le journal La Tribune. Tout cela a été permis grâce à la manne financière du pétrole : ironie du sort ! Au large des côtes, le détroit d’Ormuz voit en effet passer “plus de la moitié des échanges pétroliers du monde”.
DÉCOUVERTE PLEIN SUD : SALALAH ET LA PROVINCE DU DHOFAR
Pour ce premier périple à Oman, nous vous emmenons découvrir le sud du pays, autour de Salalah et la province du Dhofar.
Une mousson dans le désert
Dans cette terre aride, inhospitalière, constituée à 80 % de désert ou de plateaux rocheux, se déroule au sud du pays, dans la province du Dhofar, l’un des plus incroyables “miracles” omanais. Là, entre le mois de juin et septembre, une queue de mousson venue du Kérala indien métamorphose le désert en une contrée verdoyante. Les cascades jaillissent, les oueds se gorgent d’eau, des prairies apparaissent, et même une légère brume cotonneuse empli l’air. On pourrait être en Suisse ! Alors que le reste de la péninsule arabique suffoque sous 45°C, le sud omanais connait des températures avoisinant les 26°C.
Boswellia Sacra, la culture de l’encens
Classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, les 7000 arbres à encens, “Boswellia Sacra”, du wadi Dawkah produisent aujourd’hui encore une large part de la production mondiale d’encens. Cette denrée était l’une des plus recherchée du monde antique et a fait, durant des siècles, la fortune de l’Arabie du Sud.
Voyage à Oman. © Elodie Rothan
Le Rub al’Khali
L’un des plus grands déserts du monde, dont le nom signifie le “Quart Vide”, possèdent des dunes hautes de plus de 250 mètres de haut. S’y aventurer avec, en poche, le livre “Le Désert des Déserts” de Wilfred Thesiger.
Ubar, l’Atlantide des sables
Cette mythique cité perdue attisa légendes et poèmes avant d’être découverte par un satellite américain en 1990. Dans ces ruines ancestrales, on découvre aujourd’hui des vestiges de l’âge de fer et un espace muséal.
Le fort de Taqah
Erigé au XIXe siècle, il illustre parfaitement l’ancien mode de vie des habitants de la région.
… Des articles à suivre !
Y ALLER
Nuit dans le désert, repas avec l’habitant, découverte des souks, excursions sur la Terre de l’Encens, cours de cuisine omanaise… Avec Kappa Club, ce sont autant de “moments” authentiques à partager, tout en profitant du confort d’un séjour en club au Fanar Hôtel 5 étoiles.
Kappa Club
Sur le web : www.kappaclub.fr
Oman Air
www.omanair.com
SE RENSEIGNER
Office de Tourisme d’Oman
Sur le web : www.experienceoman.om